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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/30

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actuelle concentre toute l’action ecclésiastique entre les mains de l’État et des pasteurs, un devoir sérieux nous est imposé, de contribuer autant qu’il est en nous à ce que les laïques ne se croient pas déchargés envers l’Église de toute responsabilité. Il faut qu’ils comprennent que ce sont eux qui, en réalité, composent cette église, dont l’État n’est que l’économe, tandis que les pasteurs en sont les agents ; que par conséquent ils doivent s’intéresser à son honneur et profit, regarder comme un privilége de contribuer à sa prospérité spirituelle, et s’appliquer à en devenir des membres vivants, en demeurant fidèles aux engagements qu’ils ont pris dans la ratification du vœu de leur baptême.

Ce besoin de travailler au bien de la communauté, se réveillera naturellement chez ceux qui, par une foi sincère, sont unis au divin Chef de l’Église. Mais combien n’est-il pas parmi nous d’âmes droites et pieuses qui n’en sont pas encore venues là, et qui n’ont pas le sentiment de leur union au corps spirituel de Christ ; combien d’autres, chez qui ce sentiment a été faussé par des vues étroites, dont il ne faut point croire qu’on soit exempt par le seul fait de son attachement à un établissement national. Or qui pourra éclairer nos troupeaux sur ce sujet ? Qui devra travailler à y faire naître, ou à y ranimer ce sens ecclésiastique, qui n’est ni dissidence ni nationalisme, mais un intérêt vrai pour tout ce qui peut concourir à la prospérité d’une institution destinée à conduire les âmes à leur Sauveur ? N’est-ce pas aux pasteurs que cette tâche appartient ? Mettons-y donc promptement la main, soit par des écrits, soit surtout par cette action individuelle si puissante quand elle est animée, non d’un esprit de parti, mais de la charité de Christ. Rap-