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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/35

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romain ne tarderait pas à couvrir notre pays. Que cela ait lieu à la suite d’une révolution commencée aux cris de « À bas les Jésuites ! » voilà sans doute ce qui paraîtra étrange à quelques-uns, mais qui ne surprendra aucun de ceux qui ont appris par l’histoire que la superstition, l’intolérance et le despotisme spirituel marchent ordinairement pas à pas avec l’incrédulité.

Ces prévisions ne sont point nouvelles ; plus d’une fois elles ont été exprimées dans le sein de nos sociétés religieuses. Peut-être nous est-il réservé d’en voir l’accomplissement. — Mais pourrions-nous rester spectateurs oisifs des menées par lesquelles se prépare un si grand malheur ? Et ne redoublerions — nous pas d’efforts pour le détourner de dessus notre cher pays ? Il est vrai que notre voix n’est déjà plus guère entendue ; on a eu soin de détruire autant que possible l’influence de notre ministère et de nous enlever la confiance de nos paroissiens. Mais quelque pénible que soit la position qu’on nous a faite, nous avons pour nous la vérité. Reprenons donc courage en regardant au Chef et au Consommateur de la foi ; combattons vaillamment avec ces armes de justice, qui sont puissantes pour renverser les forteresses de Satan, et fortifions-nous au Seigneur.

Dans la conviction où nous sommes que le Jésuitisme n’a pas de meilleurs auxiliaires que l’indifférentisme religieux et l’incrédulité, nous devrons nous appliquer bien moins à combattre directement les erreurs du Catholicisme romain, qu’à ranimer et vivifier la foi aux saintes vérités de la Parole de Dieu. Travaillons à édifier plutôt qu’à détruire. Sans négliger d’éclairer nos paroissiens sur les principes de la Ré forme, évitons cependant, surtout dans les temps d’agi-