Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique, 1820, T05.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
417
DAVID. (variantes.)

(K) [ C’est la note (H) de l’autre version. ]

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

II. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et s’en retourne à son logis. M. Moréri prétend, etc. . . . . . . . . . . . . . . . Je laisse à M. Simon, etc. . . . . . . .

I. . . . . . . . . . l’arrière-garde de l’armée d’Akis. Les chefs des Philistins voulurent absolument que David s’en retournât dans la ville etc. . . . . . .

(L) [ C’est la remarque (I) de l’autre version. ]
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. Il ne fallait pas supprimer les courses faites par David sur les alliés de son patron, ni le mensonge dont il se servit en persuadant au roi Akis qu’il les faisait sur les terres des Israélites. Il ne fallait point non plus supprimer la mauvaise guerre qu’il faisait à ces gens-là : il passait au fil de l’épée hommes et femmes. Il n’est pas permis dans un dictionnaire, d’imiter les panégyristes, qui ne touchent qu’aux beaux endroits : il faut agir en historien, il faut rapporter le bien et le mal, et c’est ce qu’a fait l’Écriture. III. On ne saurait donc approuver l’affectation qui paraît ici, de ne rien dire des ruses de David, tant contre Isbozeth que contre Absalom, et de ne parler que des guerres où David était provoqué. Ne fallait-il pas dire quelque chose de celles où l’Écriture le représente comme l’agresseur, et de la sévérité étonnante dont il usait envers les vaincus ? IV. L’auteur fait pis que supprimer ; il suppose, sans l’Écriture, que les Syriens, les Ammonites, les Moabites et les autres peuples voisins, attaquaient David. L’Histoire sainte insinue clairement qu’ils ne firent que tâcher de se défendre, en quoi ils ne réussirent nullement [1]. V. Il suppose aussi, sans l’Écriture, que ce prince épousa la jeune fille qu’on lui avait amenée pour tâcher de le réchauffer. Je pourrais lui passer cela, sans faire tort à ce que j’ai dit touchant cette belle méthode de faire revivre la chaleur naturelle. Je ne pense pas que nos casuistes modernes les plus relâchés consentissent qu’un vieillard entièrement incapable de consommer le mariage, épousât une jeune fille dans la seule vue de se réchauffer les pieds et les mains auprès d’elle. Ils croiraient sans doute qu’il pécherait, et qu’il serait cause que sa compagne pécherait aussi. VI. L’auteur s’efforce, etc.

(M) On aurait tort de le blâmer de ce qu’il donna l’exclusion à son fils aîné. ] David laissa son royaume à Salomon au préjudice du droit d’aînesse, droit qui dans les couronnes héréditaires dit être inviolablement maintenu, à moins qu’on ne veuille ouvrir la porte à mille guerres civiles. Néanmoins David eut de très-justes raisons de déroger à ce droit, puisqu’Adonija, son fils aîné, avait eu tant d’impatience de régner, qu’il était monté sur le trône avant que David eût cessé de vivre [2]. Ce bon père n’avait osé témoigner son ressentiment contre une impatience qui, dans le vrai, ne différait point de l’usurpation : il avait été toujours fort tendre pour ses enfans ; et son âge presque décrépit n’était pas fort propre à corriger la mollesse qui accompagne les cœurs tendres : mais la mère de Salomon, excitée et dirigée par un prophète [3] qu’Adonija n’avait point prié au festin royal [4], para le coup ; elle et le prophète obligèrent David à se déclarer en faveur de Salomon, et à donner tous les ordres nécessaires pour l’installation de ce jeune prince. Adonija se crut perdu, et se réfugia au pied des autels : mais Salomon le fit assurer qu’il ne lui ferait aucun mal, pourvu qu’il le vit tenir une bonne et sage conduite [5]. Il le fit tuer néanmoins pour une raison qui paraît assez légère ; je veux dire à cause qu’Adonija avait demandé en mariage la Sunamite qui avait servi à réchauffer David [6]. Ceci confirme ce que j’ai dit ci-dessus, que ce roi-prophète fut malheureux en enfans.

  1. Voyez le IIe. livre de Samuel, chap. VIII.
  2. Ier. livre des Rois, chap. I.
  3. Par le prophète Nathan.
  4. Ier. livre des Rois, chap. I, vs. 10 et 26.
  5. Là même, vs. 51, 52.
  6. Là même, chap. II.