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MARSILLE. MARSUS.

(autant qu’il s’en pouvait souvenir) était de l’an 1559 [1]. Elle ne contenait qu’une partie des Psaumes. Notez ce qu’on a vu ci-dessus, citation (77), que le Psautier approuvé par les docteurs de Sorbonne ne commençait qu’au XLVIIIe psaume. D’où vint donc que tant d’éditions articulées par M. Daillé, et faites en vertu du privilége accordé par Charles IX ensuite de l’approbation des docteurs, contenaient le psaume XX ? M. Colomiés s’est déclaré pour la première version, et a blâmé Bèze de ce que l’ayant suivie dans sa première version des Psaumes, qui parut, si je ne me trompe, ajoute-t-il, l’an 1560, il l’abandonna depuis [2]. En quoi il fit fort mal, ce me semble, continue-t-il, de se corriger. Car (outre que cette dernière version n’est pas à beaucoup près si fidèle que la première) rapportant au peuple ce qui se doit entendre du roi, il a donné lieu par-là, quoique innocemment, à la calomnie dont on nous charge encore aujourd’hui.

  1. Dallæus, Respons. Apol. ad Episc. Aurelian. Orationem, pag. 260, 261.
  2. Colomiés, Lettre à M. Claude, à la page 184 des Observationes sacræ, édit. 1679.

MARSILLE de Padoue. Cherchez Ménandrino.

MARSUS [a] (Pierre) natif de Césa dans la campagne de Rome [b], se fit estimer par ses ouvrages vers la fin du XVe. siècle. Il avait été disciple de Pomponius Lætus, et d’Argyropylus [c]. Il fut consacré dès sa jeunesse à l’état ecclésiastique [d] ; et cependant il s’employa beaucoup plus à illustrer les auteurs profanes (A), qu’à feuilleter les auteurs chrétiens. Il est vrai que, se souvenant de sa vocation, et afin d’en observer les bienséances, il entreprit de commenter l’un des plus beaux livres de morale que les païens nous aient laissés ; je parle des Offices de Cicéron (B). Il jouissait alors d’un loisir honnête par la faveur et par la libéralité du cardinal François de Gonzague. Ce bonheur avait été précédé de plusieurs agitations fâcheuses et incommodes. Il dédia ce commentaire à ce cardinal ; mais lorsqu’il en donna une seconde édition augmentée et corrigée, il le dédia au cardinal Raphaël Riario, qui l’honorait de ses bienfaits. Je ne saurais dire ni où, ni quand il mourut [e] ; mais je sais qu’il atteignit la grande vieillesse, et qu’il y fut assez vigoureux pour continuer à faire des livres [f]. Il y a des gens qui ont parlé de ses ouvrages avec beaucoup de mépris ; mais d’autres les ont fort loués (C). Le tempérament que Barthius a suivi me paraît fort raisonnable (D).

  1. Il eut ce nom à cause qu’il était né au pays des anciens Marses.
  2. Leandr. Alberti, Descritt. di tutta l’Italia, folio m. 141 verso.
  3. Voyez la remarque (C).
  4. Voyez la remarque (B).
  5. Voyez, dans la remarque (C), les paroles de Léandre Alberti.
  6. Voyez le passage d’Érasme, à la remarque (C), vers la fin.

(A) Il s’employa beaucoup à illustrer les auteurs profanes. ] Ses notes sur Silius Italicus furent imprimées in-folio avec le texte de ce poëte, à Venise l’an 1483 et l’an 1492, et à Paris l’an 1512. Ajoutez à cela les éditions in-8°. qui sont celle de Paris 1531, et celle de Bâle 1543. Ses notes sur Térence furent imprimées avec celles de Malléolus, à Strasbourg l’an 1506, in-4°. et à Lyon l’an 1522 [1]. Elles avaient déjà été imprimées à Venise. L’édition de son commentaire sur les livres de Cicéron de Naturâ Deorum, qui a été marquée dans la Bibliothéque de Gesner [2], et qui est de Bâle apud Joh. Oporinum, 1544,

  1. Gesner., in Biblioth., folio 538, verso.
  2. Fol. 550 verso.