Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/102

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Breynolds a dû te permettre de comprendre la scène qui s’est passée, quand nous avons eu quitté la salle à manger ? Il paraît que cela fut très impressionnant, ce toast du père, ce refus de Réginald.

— Oui, il craignait, je ne savais quoi, mais cela sans doute. Il me l’avait dit.

Madame Limerel ajouta, un moment après :

— Je trouve qu’il ressemble aux portraits de Newman très jeune.

— Tiens ! voilà une comparaison qui me paraît plus juste qu’une autre que vous aviez faite, à Westgate. Vous vous rappelez le cow-boy ?

La belle tête fine de Marie Limerel était posée sur le drap gris de la limousine ; elle y touchait par l’épais rouleau de ses cheveux et par ses voiles qui faisaient ressort et la berçaient, presque endormie. Seule, la mère continua de regarder, par la vitre, la campagne divisée en larges plans d’ombres inégales. Les buissons avaient l’air de bêtes à l’attache, qui se débattent et tirent sur la chaîne en rampant. De deux côtés, au nord et à l’est, des phares, des entrées de port, des feux de navires, des lignes d’étincelles