Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/146

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— Oui.

— J’attendrai, mais quand je serai sûr que Marie m’aime. Cela, il faut que je le sache, et, dans une heure, je le saurai. Je vais le lui demander.

— Toi ?

— À l’instant.

— Tu ne lui as donc jamais rien dit ?

— Non ; avant de lui parler, je voulais être l’homme que je suis, délivré des concours.

— Et cependant, tu as accepté d’aller au rendez-vous ?

— Pour avoir un argument de plus ; pour pouvoir dire à mon père : « Je les ai vues toutes deux, et je n’en aime qu’une : Marie. »

— Mais, c’est impossible ; un mariage ne se conclut pas ainsi, dans un coup de tête, en dix minutes.

— Il y a des années que je l’aime.

— Et sans que les parents…

— Puisque je vous ai tous les deux contre moi, je n’ai donc qu’à lui parler moi-même… J’irai… Mais, voudra-t-elle ?

Madame Limerel secoua sa tête blonde, et, malgré son trouble, elle sourit.