Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/147

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— Comment peux-tu douter ? Une jeune fille qui te connaît !

— Non, vous ne savez pas,… vous ne comprenez pas comme moi certaines choses… Marie est une femme très supérieure.

— Et toi, Félicien !

La mère passa le bras sur l’épaule de son fils, et elle attira cette tête maigre, dont tous les muscles étaient tirés, creusés et vibrants d’émotion.

— Je suis faible, dit-elle, en l’embrassant… Je ne devrais pas te laisser croire que je te pardonne. Je ne t’approuve pas. Je pense comme ton père… Tu ne peux croire à quel point je suis désemparée. Au moment où notre dernier vœu pour toi allait se réaliser, tu brises tout. Nous avons vécu si unis, si heureux !…

— Sans nous expliquer jamais sur rien d’essentiel, ma pauvre maman. J’ai bien peur que notre paix n’ait été faite que de nos lâchetés réciproques.

— Hélas ! est-ce que cela ne pouvait pas durer ?

— Vous voyez bien que non.

— Et que vais-je dire à ton père ?