Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/250

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de son pyjama gris bordé de rouge, qui était son costume du matin, il était assis devant son bureau ; les lettres qu’il venait d’ouvrir, après avoir été soigneusement remises dans les enveloppes et classées, reposaient, formant quatre piles d’inégale hauteur, en attendant l’arrivée d’un secrétaire de la Société française des filatures de laine. M. Limerel prit un des journaux apportés avec le courrier du matin, brisa la bande de l’un d’eux, et le déplia, et Félicien entra.

— Ah çà ! d’où viens-tu, mon ami ?

— Je viens vous le dire.

— De Montmartre, je le sais, ta mère m’a prévenu, hier soir. Ce n’est pas un mauvais lieu, mais tu avoueras qu’on ne va pas là, passer toute une nuit, hors de chez soi, sans raison… Explique…

— J’en avais deux, qui n’en font guère qu’une, à la vérité : j’ai été étudier un projet de mariage.

Le père, qui, jusque-là, avait continué, tout en parlant, de parcourir les nouvelles du jour, posa le journal sur la table. Félicien avait l’air froid, très décidé, très maître de lui, à force d’énergie.