Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/87

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quand il malmenait un piqueur. Fred Land, muet pendant le premier service, entretenait sa voisine, la belle Mrs W. Hunter Brice, d’un sujet qui l’intéressait sûrement lui-même, puisque tout l’intéressait, et il était prêt, on le devinait au regard vif qu’il promenait autour de la table, à saisir ou à provoquer l’occasion de parler pour tous. Il y avait en lui de l’universel, tandis que sir George était, comme les sociétés du pays, « limited », d’une nature aussi passionnée, mais plus insulaire et réduite, en toute chose, à des vues plus étroites.

— Certainement, lady Breynolds, dit le bibliothécaire Hargreeve, et ses longues dents demeurèrent à nu pendant plus de deux secondes, comme s’il plaisantait ; certainement, le livre de Demeter Keiromenos sur les écrivains grecs contemporains est un livre estimable.

— Épithète pauvre, dit Fred Land, mais juste.

— Écrit en anglais ! demanda sir George.

— Pas encore.

— Alors, j’attendrai pour ne pas le lire. Eh ! eh ! que pensez-vous de ce temps perdu ? Les affaires pourraient aller aussi bien qu’elles vont, si toute cette littérature n’existait pas.