Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/390

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jovialité accoutumée, il plaisanta l’aide-de-camp Delewaud, ci-devant page du roi de Prusse. À son arrivée, il avait fait demander M. Portain, architecte, membre de l’Institut ; et l’ayant pris à part, il le conduisit dans le jardin de sa maison. Sa garde resta à la porte. Le général s’entretint des réparations à faire, et de la somme nécessaire pour cet objet ; après, il se promena sur la galerie qui donne sur la place El-Békiéh. Un petit homme, mal vêtu, maigre, décharné, s’avance vers lui, en faisant les salamalecs d’usage ; soir air de misère intéresse le général ; il pense que cet homme avait souffert pendant le dernier siége ; il le laisse approcher. (M. Portain était à quelques pas, regardant une façade de la maison.) Soliman-el-Agialpi s’incline pour lui baiser la main ; en se relevant, il lui porte un coup de poignard, qui lui traverse l’oreillette du cœur. Le général tombe, et crie à la garde ; l’assassin attaque M. Portain, qui reçoit plusieurs blessures, et tombe sans connaissance ; il revient ache-