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DE MONTRÉAL À VICTORIA.

dent dans les montagnes et les femmes, tout en s’occupant des devoirs domestiques, préparaient les peaux d’ours et de chevreuil selon les procédés les plus primitifs. On nous a dit beaucoup de bien de ces indiens qui sont honnêtes, travailleurs et paisibles, ce que l’on ne saurait dire de tous les sauvages du Nord-Ouest. Un cadeau de quelques livres de tabac au vieux chef qui était le seul homme présent au camp, lors de notre visite, nous mit immédiatement dans ses bonnes grâces et il nous fit lui-même les honneurs de tous les wigwams de la tribu. Bien que la neige couvrit le sol et qu’il fit une température plutôt froide que tropicale, les enfants couverts de quelques haillons galopaient pieds nus à travers les arbres, pendant que les mères accroupies auprès des feux, nous examinaient d’un air indifférent. J’achetai pour une bagatelle une superbe tête de bélier sauvage ornée de cornes d’une grandeur énorme. On dit que ces animaux sont d’une agilité prodigieuse et qu’ils bondissent de rocher en rocher, lorsqu’ils sont poursuivis, et se laissent parfois cheoir de grandes hauteurs sur leurs cornes qui les protègent contre une mort certaine. C’est là un racontar de chasseur que je vous