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DE MONTRÉAL À VICTORIA.

donne pour ce qu’il peut valoir, car je n’ai jamais été moi-même témoin d’une chose semblable.

Après avoir passé cinq jours à Banff et exploré les environs dans tout ce qu’ils avaient de pittoresque, nous partîmes un vendredi midi, par train spécial, afin de pouvoir admirer de jour les passes où nous allions nous engager pour traverser la chaine des Montagnes Rocheuses. Une distance de 97 milles sépare Banff de Donald où nous allions nous arrêter pour passer la nuit, pour continuer le lendemain matin, de jour, notre trajet à travers la vallée de la rivière Columbia et les passes encore plus difficiles des Montagnes de Selkirk.

Immédiatement après avoir quitté Banff, la voie s’engage dans les sinuosités apparemment inextricables de gorges et de précipices qui suivent le cours de la rivière des Arcs que nous traversons et retraversons à maintes reprises. Nous montons en suivant une pente plus ou moins rapide selon les nécessités du terrain. Deux puissantes locomotives nous traînent lentement en faisant entendre régulièrement leurs râlements cadencés qui nous font comprendre la puissance énorme de trac-