Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/125

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un magasin bien achalandé où tu pourrais t’établir, et avec l’aide d’employés compétents, continuer les affaires de ton prédécesseur. J’ai consulté sur ce sujet le notaire de Lanoraie et nous croyons avoir trouvé ton affaire. Que penses-tu de l’idée ? te paraît-elle favorable ?

— Ma foi ! mon père ! répondit Pierre, j’allais moi-même vous proposer quelque chose dans ce genre-là et je vous remercie de m’avoir devancé. J’ai pensé comme vous, qu’il me fallait voir à m’établir quelque part et le commerce dont vous me parlez m’irait assez, quoique j’aie bien peu d’expérience dans les affaires.

— Bah ! tu es intelligent et tu possèdes l’éducation nécessaire pour te mettre vite au courant de tout ce qui regarde l’administration d’un magasin de campagne. Tu connais sans doute M. Dalcour de Lanoraie. Après avoir amassé une jolie fortune, le vieux négociant désire se retirer des affaires et disposer de son fonds de magasin à des conditions fort raisonnables. J’ai pensé à toi et les conditions de vente sont arrêtées, mais j’ai voulu te consulter avant de terminer l’affaire. Le magasin de M. Dalcour est admirablement situé pour les affaires, près de la gare du chemin de fer de Joliette et des quais de la compagnie du Richelieu. La clientèle est assurée d’avance et avec