Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui avait la réputation d’être la meilleure « fricoteuse » des environs.

Après avoir bu et mangé copieusement, il est de rigueur dans les réunions sociales, dans les campagnes du Canada français, que chacun des convives raconte une anecdote, un récit, une histoire.

Pierre Montépel après avoir remercié les convives, prit la parole au nom de ses camarades de voyage, et raconta les détails de leur « hivernement » et de leur descente périlleuse dans les rapides de l’Outaouais et du Saint-Laurent. Le jeune homme qui, comme nous l’avons dit déjà, possédait les avantages d’une éducation assez soignée, fit un récit varié, instructif et intéressant.

Chacun raconta ensuite une anecdote, et ceux qui ne surent pas remplir cette partie du programme, furent forcés, bon gré, mal gré, de chanter un couplet.

Quand arriva le tour du maître-d’école, les convives furent unanimes pour lui demander de raconter la légende du « Fantôme de l’avare. » Cette légende redite cent fois et que chacun connaissait déjà était toujours intéressante dans la bouche du magister qui était le conteur le plus populaire du pays.