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Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/110

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lettre dont l’écriture est bien connue ; elle était à l’adresse de madame Gélin pour remettre à mademoiselle Vernange. Celle-ci l’ouvre avec empressement et en commence tout haut la lecture. La voici :

Chère et innocente Clémentine,

« On vous a calomniée près de ma mère ; elle a pris contre vous des impressions que rien ne peut détruire. Elle m’a menacé de sa malédiction si je ne renonçais à vous ; elle m’a juré que sa mort suivrait ma désobéissance. Placé entre l’alternative d’être un fils ingrat et rebelle, ou de sacrifier tout le bonheur de ma vie, et d’abandonner celle que j’aime plus que moi-même ; persuadé d’ailleurs que quand je voudrais être votre époux, contre la volonté de ma mère, votre vertu