Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/45

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d’opéras comiques n’y regardent pas de si près. Aujourd’hui, ce qui ne vaut pas la peine d’être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur.

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l’air d’une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l’une a ma tendresse…
L’autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c’est plat. Ce n’est pas ça… Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l’une… est ma maîtresse,
L’autre…

Eh, parbleu ! J’y suis…

L’autre est mon serviteur

Fort bien, Figaro !… (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur.
Si l’une est ma maîtresse,
L’autre est mon serviteur.
L’autre est mon serviteur.
L’autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le comte.) J’ai vu cet abbé-là quelque part. (Il se relève.)

LE COMTE, à part.

Cet homme ne m’est pas inconnu.