Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/103

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ACTE III, SCENE V. 67

A tl R E L L Y,

Toi-nienie , à qui je vai.s enfiu confier le secret de cet îirgent. Ecoute, et juge-moi... Je fus jeune et sensible autrefois. La fille d'un g( ntilhonime (peu riclie à la vérité) m'avoir permis de l'oLtenir de ses j)arents. Ma demande fut rejetée avec dédain. Dans le désespoir oii ce refus nous mit, nous n'écoutâmes que la passion. Un mariage secret nous unit. Mais la famille hautaine, loin de le confirmer, renferma cette malheureuse ■victime, et l'aec.diia de tant de mauvais traitemeus qu'elle i^erdit la vie en la don- nant à une fille... que les cruels dérobèrent à tous les yeux.

PAULINE.

Gela-est4)ieu inhumain !

■ ' A U R E LL Y.

'" 'Je la crus morte avec sa mère : je les pleurai long-temps. Eufîu j'épousai la nièce du vieux Char- din , celui qui m'a laissé cette maison de commerce. Mais le hasard me fit découvrir que ma lille éloit vivante. .le me donnai des soins. Je la retirai secrè- tement; et, tlepuis la mort de ma femme, j'ai pris tous les ans sur ma dépense une somme propre à lui faire un sort indépendant du bien de mon fils. Voilà quelle est la malheureuse propriétaire de ces cent mille écus : crois-tu, mon enfant, qu'il y ait un dépôt plus sac lé .>•

PAULINE.

]Non, il n'eu est pas.

j*j U R E L L Y.

Puis-je toucîier à cet argent ?

TA U L IN E.

Vous ne le pouvez pas. Pauvre Mélac! Mai,' vous èlcs attciidri ; je le suis nioi-niême. Pourquoi doac cette infortunée m'est-elle incouaue .' Pour^^uoi me

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