Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/271

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ACTE V, SCENE IX. 2^5

LE C O M r E.

L'ambition m'én;aroit , l'homieur et l'amour me ramènent à vos pieds... nos beaux jours ne sont pas finis.

EUGENIE, les jeux fermes et levnut les bras.

Qu'on uielais.se... quou me laisse... LE COMTE , avec feu.

Non, jamais. Ecoutez-moi. Cette nuit, en vous quittant , le coeur plein d'amour pour vous et d'ad- miration pour \in si noble enn-mi ( il montre Sir Charles eu se levant] , j'ai couiu me jeter aux pieds de mon oncle , et lui faire uu avi-u de tous me- at- tentats. Le repentir m'elevoit au-dessus de la honte. Il a vu mes remords , ma ilouleur ; il a lu l'acte faux qui atteste mon crime et votre vertu. Mon dés- espoir et mes larmes l'ont fait conseaiir à mou union avec vous ; il seroit venu lui-iuème ici vous l'annoncer : mai.s, le dirai-ji'? il a craint que je ne pusse jamais obtenir mon pardon. Prononcez , Eu- génie, décidez de mon sort.

EU&ÉIVIE, d'une voix foiljle , ieute et coupée.

C'est vous...! J'ai recueilli le peu de forces qui me restent, pour vous répondre... Ne ni'interrom- p(e point... Je rends grâce à la générosité de Milord Duc... Je vous crois même sincère en ce momeut... Mais l'état humiliant dans lequel vous n'avez pas craint de me plonger... l'opprobre dont vous avez couvert celle que vous deviez chérir, ont rompu tous les liens...

^ LECOMTE, vivement.

N'achevez pas. Je puis vous eu e odieux;; mais TOUS m'appartenez : mes forfaits nous ont telle- ment unis l'un à l'autre...

EUGÉNIE, tloulonreusement.

Malheureux...! qu'osez-vous rappeler.^

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