Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/59

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ACTE I, SCENE XI. aS

MÉLAC PERE, lloulourPUSPlliPat.

Mon cliei' Aurelly , n'y a-l-ii donc ])()int de fail- lites excusables ? Il ne faut qu'une mort . iiu retard de fonds; il ne faut qu'une h:in(|iier()ule (randuliuse un pi'U considérable pour eu entraîner une foUle de malheureuses.

AURELLY.

Malheureuses ou non ; la sûreté du commerce ne permet pas d'admettre ces subtiles dif/érences : et les faillites qui sont exemptes de mauvaise toi , ne le sont presque jamais de témérité.

MÉLAC PERE.

Mais c'est outrer les choses que de confondre ainsi...

A UR EI.LY.

Je voudrois qu'il y ait là-dessus des lois si sé- vères, qu'elles forçassent enlin tous les hommes d'être justes.

MÉIiAC PERE.

Eh ! mon ami, les lois contiennent les méchants sans les rendre meilleurs ; et les mesures les plus pures ne peuvent sauver un honnête homme d'uu jnaUieur imprévu.

AU R E r, LT.

' Monsieur , la probité du négociant importe à trop de gens , pour qu'on lui fasse grâce en pareil cas.

MÉLAC PERE.

Mais , écoutez-moi.

AURELLY.

Je vais plus loin. Je soutiens que l'hnnneur des autres est enga-jé à ce (jue celui qui ne paye pas soit ilétii publiquement.

MELA(' PKRE, mettant ses mains sur son visage.

Ah ! bon Dieu !

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