Il n’arrive jamais que pour nuire.
Ah ! je m’en vais vous le faire déchanter.
Scène X
Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
Qui blâmez l’amour léger,
Cessez vos plaintes cruelles :
Est-ce un crime de changer ?
Si l’Amour porte des ailes,
N’est-ce pas pour voltiger ?
N’est-ce pas pour voltiger ?
N’est-ce pas pour voltiger ?
Oui, c’est pour cela justement qu’il a des ailes au dos. Notre ami, qu’entendez-vous par cette musique ?
Qu’après avoir prouvé mon obéissance à monseigneur, en amusant monsieur, qui est de sa compagnie, je pourrai à mon tour réclamer sa justice.
Bah ! monsigneu, il ne m’a pas amusé du tout avec leux guenilles d’ariettes…
Enfin que demandez-vous, Basile ?
Ce qui m’appartient, monseigneur : la main de Marceline ; et je viens m’opposer…
Y a-t-il longtemps que monsieur n’a vu la figure d’un fou ?
Monsieur, en ce moment même.
Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y l’effet de ma prédiction. Si vous faites mine seulement d’approximer madame…
Eh pourquoi ? Laisse-le parler.
Fau-aut-il que deux amis…
Nous, amis !
Quelle erreur !
Parce qu’il fait de plats airs de chapelle ?
Et lui, des vers comme un journal ?
Un musicien de guinguette !
Un postillon de gazette !
Cuistre d’oratorio !
Jockey diplomatique !
Insolents tous les deux !
Il me manque en toute occasion.
C’est bien dit ; si cela se pouvait !
Disant partout que je ne suis qu’un sot.
Vous me prenez donc pour un écho ?
Tandis qu’il n’est pas un chanteur que mon talent n’ait fait briller.
Brailler.
Il le répète !
Et pourquoi non, si cela est vrai ? Es-tu un prince, pour qu’on te flagorne ? Souffre la vérité, coquin, puisque tu n’as pas de quoi gratifier un menteur : ou si tu la crains de notre part, pourquoi viens-tu troubler nos noces ?
M’avez-vous promis, oui ou non, si, dans quatre ans, vous n’étiez pas pourvue, de me donner la préférence ?
À quelle condition l’ai-je promis ?
Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je l’adopterais par complaisance.
Il est trouvé.
Qu’à cela ne tienne !
Et le voici.
J’ai vu le diable !
Et vou-ous renoncez à sa chère mère !
Qu’y aurait-il de plus fâcheux que d’être cru le père d’un garnement ?
D’en être cru le fils ; tu te moques de moi !
Dès que monsieur est de quelque chose ici, je déclare, moi, que je n’y suis plus de rien. (Il sort.)