Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/108

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Les paroles de Suliman allèrent jusqu’au cœur de Chéri. Il connut alors, combien l’attachement et la fidélité de cet homme avaient été sincères, et se reprocha ses crimes pour la première fois. À peine eut-il écouté ce bon mouvement, qu’il sentit calmer la rage dont il était animé : il réfléchit sur tous les crimes de sa vie, et trouva qu’il n’était pas puni aussi rigoureusement qu’il l’avait mérité. Il cessa donc de se débattre dans la cage de fer, où il était enchaîné, et devint doux comme un mouton. On le conduisit dans une grande maison[1] où l’on gardait tous les monstres et les bêtes féroces, et on l’attacha avec les autres.

Chéri, alors, prit la résolution de commencer à réparer ses fautes, en se montrant bien obéissant à l’homme qui le

  1. Ménagerie.