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Page:Beauvau - Souvenirs, éd. Standish, 1872.djvu/17

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INTRODUCTION. VII

France ; l’impulsion réformatrice grandit dans l’ombre, sans guide, combattue par des velléités vexatoires qui en redoublaient la violence ; l’erreur se mêla à la vérité ; les faux frères envahirent la Ligue sainte du beau et du bien ; et lorsque Louis XVI, généreux, pénétré de ses devoirs, vint mettre ses vertus au service de la nation en tourmente, le bien n’était plus possible, le mal était sans remède, la révolution était inévitable.

On est sévère de nos jours pour ces téméraires pionniers de l’avenir, qui fauchaient les broussailles de la grande forêt vierge de l’émancipation sociale. Les hommes sont impatients, ils oublient volontiers que l’accomplissement des grandes œuvres réclame le travail et les souffrances de plusieurs générations.

L’autorité de M. et de Mme de Beauvau sur les choses de leur temps, s’expliquerait assez par leur mérite personnel et par l’importance de leur position dans l’ordre social, mais elle eut encore une autre source qu’il importe de