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Page:Beauvau - Souvenirs, éd. Standish, 1872.djvu/18

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VIII INTRODUCTION.

constater ici. La Providence nous donne parfois l’exemple d’un bonheur complet en ce monde, sans doute pour en raviver l’idée, partant le désir dans le cœur des hommes : les circonstances se groupent alors autour de certaines vies comme sous la plume des romanciers.

Tout séparait M. et Mme de Beauvau, lorsqu’ils se rencontrèrent dans le monde au début de leur carrière ; une lutte cruelle semblait se préparer pour eux entre le devoir et l’amour ; cette lutte en effet dura quelques années ; puis au paroxysme du combat, l’horizon s’éclaircit presque subitement, les barrières étaient tombées, les obstacles étaient vaincus, rien ne s’opposait plus à l’union de deux âmes destinées l’une à l’autre de toute éternité. Alors commença pour ce couple, privilégié jusqu’au miracle, une ère de félicité suprême, la passion dans le devoir, que le temps respecta toujours, que la mort respecta longtemps et dont elle fut le seul terme. L’a-