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Page:Beauvau - Souvenirs, éd. Standish, 1872.djvu/20

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X INTRODUCTION.

à chaque instant, un roman qui tenait à distance les plus ingénieuses fictions de l’art littéraire, un roman où l’amour conjugal succédant aux luttes de la vertu, «ardait encore et devait garder toujours la flamme des premiers jours de bonheur.

M. de Beauvau mourut dans un âge avancé. Mme de Beauvau lui survécut de quelques années, si l’on peut appeler survivre l’absorption complète d’un être animé dans le souvenir d’un être à jamais absent. Saint Paul parle de veuves « véritablement veuves. » Mme de Beauvau fut plus que cela, elle donna par l’énergie et la durée de ses regrets, une sorte de présence réelle à l’objet de sa douleur. M. de Beauvau vivait encore en elle : et cette pensée la soutint jusqu’à son dernier soupir.

M. de Beauvau avait eu une carrière publique active, et la culture des lettres, qu’il aimait avec passion, l’avait conduit à l’Académie française ; plusieurs de ses doctes con-