Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
DES DÉLITS ET DES PEINES

CHAPITRE XXV.

DIVISION DES DÉLITS.


Il y a des crimes qui tendent directement à la destruction de la société ou de ceux qui la représentent. D’autres attaquent le citoyen dans sa vie, dans ses biens ou dans son honneur. D’autres enfin sont des actions contraires à ce que la loi prescrit ou défend, dans la vue du bien public.

Toute action qui n’est pas comprise dans l’une de ces classes, ne peut être regardée comme un crime, ni punie comme tel, que par ceux qui y trouvent leur intérêt particulier.

C’est pour n’avoir pas su poser ces limites, qu’on voit dans toutes les nations les lois en opposition avec la morale, et souvent en opposition avec elles-mêmes. L’homme de bien est exposé aux peines les plus sévères. Les mots de vice et de vertu ne sont que des