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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/336

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ne paraîtra qu’un vaste échafaud couvert de bourreaux et de victimes, entouré de juges, de sbires et de spectateurs.

§ X.

De la Peine de mort.

On a dit, il y a long-temps, qu’un homme pendu n’est bon à rien, et que les supplices inventés pour le bien de la société, doivent être utiles à cette société. Il est évident que vingt voleurs vigoureux, condamnés à travailler aux ouvrages publics toute leur vie, servent l’état par leur supplice, et que leur mort ne fait de bien qu’au bourreau que l’on paie pour tuer les hommes en public. Rarement les voleurs sont-ils punis de mort en Angleterre : on les transporte dans les colonies. Il en est de même dans les vastes états de la Russie : on n’a exécuté aucun criminel[1] sous l’empire de l’autocratrice Élisabeth. Catherine II, qui lui a succédé avec un génie

  1. Qu’un très-petit nombre, suivant une note de Voltaire, dans l’ouvrage intitulé Prix de la justice et de l’humanité. Art. iii, du meurtre. Br.