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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/341

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ler le sang ; tel était Jeffreys en Angleterre ; tel était en France un homme à qui l’on donna le surnom de coupe-tête[1]. De tels hommes n’étaient pas nés pour la magistrature ; la nature les fit pour être bourreaux.

§ XI.

Des Témoins[2].

Faut-il que, dans tous les cas, deux témoins constans, invariables dans leurs dépositions uniformes, suffisent pour faire condamner un accusé ? Deux hommes également

  1. M. de Machault avait été surnommé coupe-tête, à cause de la sévérité qu’il avait exercée dans ses commissions de magistrature. Il était père de M. Machault d’Arnouville, intendant du Hainaut, puis contrôleur général des finances, et ensuite ministre de la marine, disgracié en 1757. B.
  2. Ce paragraphe ne se trouve ici que dans deux ou trois éditions séparées de ce commentaire. Dans les éditions des œuvres complètes de Voltaire, il fait ordinairement partie de l’article xxii de l’ouvrage intitulé : Prix de la justice et de l’humanité. Nous avons pensé que le lecteur ne serait pas fâché de retrouver ce paragraphe dans le commentaire que nous joignons à une édition du chef-d’œuvre de Beccaria, que nous voulons donner aussi complète que possible.