de sa mort. Les juges ne veulent pas perdre leur procédure ; ils lui soutiennent qu’il est mort, qu’il est un imposteur de se dire encore en vie, qu’il doit être puni, de mentir ainsi à la justice, que leurs procédures sont plus croyables que lui. Ce procès criminel dure dix-huit mois, avant que ce pauvre gentilhomme puisse obtenir un arrêt comme quoi il est en vie[1].
§ XII.
De l’Exécution des arrêts.
Faut-il aller au bout de la terre, faut-il recourir aux lois de la Chine, pour voir combien le sang des hommes doit être ménagé ? Il y a plus de quatre mille ans que les tribunaux de cet empire existent, et il y a aussi plus de quatre mille ans qu’on n’exécute pas un villageois à l’extrémité de l’empire, sans envoyer son procès à l’empereur, qui le fait examiner trois fois par un de ses tribunaux ; après quoi il signe l’arrêt de mort, ou le changement de peine, ou de grâce entière[2].
- ↑ Voyez aussi le paragraphe xxiii.
- ↑ L’auteur de l’Esprit des lois, qui a semé tant