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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/390

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La religion, et le respect dû aux souverains, sont le prétexte des deux plus graves accusations qui se trouvent dans ces Notes et Observations. Elles seront les seules auxquelles je me croirai obligé de répondre. Commençons par la première.

§ Ier.

Accusations d’impiétés.

1o « L’auteur du livre des Délits et des Peines ne connaît pas cette justice qui tire son origine du législateur éternel, qui voit et prévoit tout. »

Voici à peu près le syllogisme de l’auteur des notes.

« L’auteur du livre des Délits n’approuve pas que l’interprétation de la loi dépende de la volonté et du caprice d’un juge. — Or, celui qui ne veut pas confier l’interprétation de la loi à la volonté et aux caprices d’un juge, ne croit pas à une justice émanée de Dieu. — Donc l’auteur n’admet point de justice purement divine… »

2o « Selon l’auteur du livre des Délits et des Peines, l’écriture sainte ne contient que des impostures. »

Dans tout l’ouvrage des Délits et des Peines, il n’est question de l’écriture sainte qu’une seule fois, c’est lorsqu’à propos des erreurs religieuses, au chapitre XLI, j’ai dit que je ne parlais pas de ce peuple élu de Dieu, à qui les miracles les plus extraordi-