Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/113

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çaient les portes. Cent quarante des plus robustes et des plus déterminés en vinrent à bout. Ils gagnèrent l’escalier, et firent bien du chemin dans un quart d’heure.

Carathis, que les signes de ses muets et de ses négresses alarmaient, s’avance sur l’escalier, en descend quelques marches, et entend plusieurs voix qui crient : Voici de l’eau ! Comme elle n’était pas mal leste pour son âge, elle regagna vite la plate-forme, et dit à son fils : Un moment ; suspendez le sacrifice ; nous allons avoir de quoi le rendre encore plus beau. Certains, s’imaginant, sans doute, que le feu était à la tour, ont eu la témérité d’en briser les portes, jusqu’à présent inviolables, et viennent avec de l’eau. Il faut avouer qu’ils sont bien bons d’avoir oublié tous vos torts ; mais n’importe ! Laissons-les monter, nous les sacrifierons au Giaour ; nos muets ne manquent ni de force ni d’expérience : ils auront bientôt dépêché des gens fatigués. — Soit, répondit le Calife, pourvu qu’on finisse et que je dîne !