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Page:Beckford - Vathek 1787 Paris.djvu/166

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VATHEK,

leurs pas, des magasins de richesses se déployoient à leurs yeux ; mais ils n’avoient plus ni curiosité, ni orgueil, ni avarice. Avec la même indifférence, ils entendoient les chœurs des Ginns, & voyoient les superbes repas qui étoient étalés de toutes parts. Ils alloient errant de chambres en chambres, de salles en salles, d’allées en allées, tout autant de lieux sans bornes & sans limites, tous éclairés par une sombre lueur, tous parés avec la même triste magnificence, tous parcourus par des gens qui cherchoient le repos & le soulagement ; mais qui le cherchoient en vain, puisqu’ils portoient par-tout un cœur tourmenté dans les flammes. Evités de tous ces malheureux, qui par leurs regards, sembloient se dire les uns aux autres, c’est toi qui m’as séduit, c’est toi qui m’as corrompu, ils se tenoient à l’écart, & attendoient dans une angoisse le moment qui devoit les rendre semblables à ces objets de terreur.

Quoi ! disoit Nouronihar, le tems viendra-t-il que je retirerai ma main de la tienne ? Ah ! disoit Vathek, mes yeux cesseront-ils jamais de puiser à longs traits la volupté dans les tiens ? Les doux momens que nous avons passés ensemble me seront-ils en horreur ? Non, ce n’est pas toi qui m’as mené dans ce lieu détestable, ce sont les