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ŒUVRES D’ANDRÉ CHÉNIER.

celles qui s’imposent à l’admiration de la postérilé ; mais le succès pouvait en èlre retardé de dix, de vingt ans peut-être : cela dépendait de la première impression produite sur le public.

M. G. de Cliénier, qui ne devrait parler de de Lalouche qu’avec reconnaissance et admiratiyn, s’exprime sur son compte en des termes fort peu convenables et avec un dédain peu justifié. Dèa la première fois qu’il vint, dit-il (lettre du 29 mars), je jugeai l’homme. Il jjcircoui^t les m, anuscrits que je lui inontrais avec une irritation mal contenue et une curiosité fiévreuse^ affectant de les trouver dans un désordre déplorable. Je lui fis remarquer que ce désordre n’existait 23 oint, et je lui indiquai les signes, les mots grecs abrégés, les syllabes qui reliaient toutes les parties entre elles et marquaient l’ordre établi par l’auteur. Il me répondit : Cela ne signifie rien. Je m’aperçus à l’instant que la lanque grecque lui était parfaitement inconnue. Je gardai le silence.

D’abord toute cette mise en scène repose sur un anachronisme et un oubli de toutes les circonstances. M. Daunou venait seulement de remettre les manuscrits du groupe L à MM. Baudouin, qui les avaient transmis à de Latouche, et le reste des manuscrits à M. Sauveur. Ensuite M. G. de Chénier était alors un jeune homme de dix-neuf ans ; il n’avait pas eu le temps matériel nécessaire pour étudier à loisir les manuscrits ; et il ne possédait pas, à coup sûr, en 1819, plus de sagacité littéraire qu’en 1874. Je ne sais pas si de Latouche savait ou non le grec ; sans doute ce n’était pas un helléniste ; mais il n’avait nullement besoin