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LES NOTIONS ANCIENNES D’ESPACE ET DE TEMPS

Lorsqu’une force est appliquée sur un corps, le mouvement de celui-ci devient accéléré. On appelle accélération l’accroissement (positif ou négatif) de la vitesse dans l’unité de temps. Si la force agit constamment dans la direction de la vitesse acquise, la trajectoire reste rectiligne, la direction de la vitesse n’est pas modifiée mais sa grandeur est changée (accélération tangentielle) ; si, à chaque instant, la force agit dans une direction perpendiculaire à la trajectoire (normalement à la trajectoire), la vitesse reste constante en grandeur mais sa direction est constamment modifiée par la force (accélération normale) ; si la force est oblique sur la trajectoire, il y a à la fois changement de grandeur et changement de direction de la vitesse.

Ainsi, une force produit une accélération dans la direction où elle agit ; le rapport entre la grandeur de la force agissante et la grandeur de l’accélération prise par un corps sous l’action de cette force est, par définition, la masse de ce corps[1].

Dans la dynamique newtonienne, la masse d’une portion de matière est, à priori, considérée comme rigoureusement constante, indépendante des changements d’état que la portion de matière peut subir, indépendante de la vitesse : c’est un invariant qui a même valeur dans tous les sys-

  1. Il faut bien se garder de confondre la masse et le poids. Le poids d’un corps est la force qui agit sur lui dans le champ de gravitation de la terre ; il faut diviser le poids par l’accélération due à la pesanteur pour obtenir la masse.

    En un même lieu, tous les objets tombent avec la même vitesse (dans le vide, sinon la résistance de l’air les ralentirait inégalement) ; cela signifie que l’accélération due à la pesanteur est la même pour tous les corps ; à Paris, elle est égale à 981 en unités C. G. S., c’est-à-dire que pendant chaque seconde, la vitesse déjà acquise par un corps qui tombe s’accroît d’une vitesse supplémentaire égale à 981 centimètres par seconde. L’accélération étant la même pour tous les corps, il y a en un même lieu proportionnalité exacte entre les masses et les poids.

    Mais comme la terre n’est pas rigoureusement sphérique, le poids d’un corps n’est pas le même partout ; il est un peu plus grand aux pôles qu’à l’équateur ; cependant la masse reste constante. Sur la lune, les poids des objets seraient beaucoup plus petits que sur la terre, mais les masses seraient les mêmes.