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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ RESTREINT

même temps à parcourir les deux bras (aller et retour), ne doit pas occuper la position qu’elle aurait si la vitesse était la même suivant les deux bras, et sa position doit dépendre de l’orientation de l’appareil par rapport au mouvement dans l’éther. Par conséquent, si l’on tourne l’appareil (qui est mobile sur une plate-forme), la frange centrale et avec elle tout le système des franges doivent se déplacer par rapport au réticule de la lunette.

Supposons qu’on n’observe aucun déplacement ; si l’on considère la théorie précédente comme exacte, on doit penser que est au centre de la sphère, c’est-à-dire qu’à ce moment particulier la terre est immobile dans l’éther, que sa vitesse de translation sur son orbite se trouve, par hasard, compenser exactement la vitesse du système solaire dans l’éther. Mais alors, six mois plus tard, la terre ayant par rapport au soleil une vitesse égale, mais de direction opposée à celle qu’elle avait la première fois, aura, par rapport à l’éther, une vitesse égale au double de sa vitesse orbitale, soit une vitesse de 60 kilomètres par seconde. Pour observer l’effet, on devra placer l’appareil de manière que la différence des temps mis par la lumière à parcourir les deux bras, aller et retour, soit aussi grande que possible, c’est-à-dire orienter l’un des bras dans la direction de la translation de la terre sur son orbite : on observera les franges en les repérant avec le réticule, puis on permutera les rôles des deux bras en faisant tourner la plate-forme d’un angle droit ; on devra alors observer un déplacement des franges par rapport à leur position précédente.

L’expérience, faite par M. Michelson en 1881, a été répétée par MM. Michelson et Morley (1887), puis par MM. Morley et Miller (1904-1905) dans des conditions d’extrême précision : par des réflexions successives, le tra-