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EXPÉRIENCE DE MICHELSON

jet de la lumière entre la lame et les miroirs avait été porté à 22 mètres. Pour une vitesse de 60 kil./sec., le déplacement des franges, par rotation de l’appareil, devait atteindre une fois et demie la distance séparant deux franges consécutives, valeur énorme car la précision des mesures était du centième de la distance de deux franges.

Fait remarquable : on n’a jamais obtenu aucun déplacement des franges à aucune époque de l’année. Tout se passe comme si la terre était toujours immobile.

Le désaccord entre l’expérience et la théorie est brutal. Nous allons en chercher les causes.


La contraction de Fitzgerald-Lorentz. — L’expérience de Michelson montre que la lumière met le même temps à parcourir les deux bras de l’appareil (aller et retour) quelle que soit leur orientation. Admettant l’inégalité des vitesses de la lumière dans la direction de la vitesse de la terre et dans la direction perpendiculaire, on trouve que les deux bras sont parcourus dans des temps égaux si l’on suppose que le bras dirigé dans la direction de la vitesse de la terre s’est contracté, et que sa longueur, qui serait si la terre était immobile, est devenue

étant la vitesse de la lumière dans l’éther. (Appendice, note 3.)

L’hypothèse de M. Fitzgerald et de M. Lorentz est ainsi la suivante :

Pour tous les corps, les dimensions linéaires parallèles au mouvement dans l’éther subissent un raccourcissement, dû uniquement à ce mouvement absolu, dans le rap-