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LA TRANSFORMATION DE LORENTZ

1o Le groupe de Galilée, qui seul laisse invariantes les lois de la mécanique classique ;

2o Le groupe de Lorentz, qui seul laisse invariantes les lois de l’électromagnétisme.

Doit-on conserver à la fois les lois de la mécanique classique avec le groupe de Galilée, et les lois de l’électromagnétisme avec le groupe de Lorentz ?

Cela est impossible. Les premières admettent un temps absolu, les secondes impliquent un temps relatif : adopter le temps absolu de la mécanique, c’est renoncer à l’invariance des lois de l’électromagnétisme ; adopter le temps relatif de l’électromagnétisme, c’est abandonner la mécanique newtonienne. Il y a bien incompatibilité radicale, car il n’y a qu’un seul temps physique dans un même système de référence.

Le désaccord qui s’est manifesté entre la théorie mécanique de l’expérience de Michelson et le résultat expérimental apparaît comme la cause d’un conflit entre les lois de la mécanique classique et celles de l’électromagnétisme.

Il faut choisir, et il n’est pas permis d’hésiter, puisque le choix est imposé par l’expérience : les lois de l’électromagnétisme sont trop bien vérifiées pour qu’on puisse songer à les abandonner ; l’expérience est d’accord avec le groupe de Lorentz qui exprime l’invariance de ces lois. Cela est d’ailleurs logique et l’on devait s’y attendre : les lois de l’électromagnétisme ont été établies dans un système de référence qui n’est nullement privilégié dans l’univers ; elles s’expriment sous une forme claire et simple, et deviendraient compliquées par une transformation différente de celle du groupe de Lorentz. Il serait déraisonnable de supposer que ces lois simples sont spéciales à un système de référence lié à la terre et d’ailleurs la preuve de leur inva-