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L’UNIVERS DE MINKOWSKI

M. Einstein « on ne peut pas télégraphier dans le passé ».

2o COÏNCIDENCE ABSOLUE. — Lorsque est nul, on a dans tous les systèmes  ; c’est le cas qui se présente pour deux « points d’Univers » d’un rayon lumineux, puisque le trajet parcouru par la lumière (dans le vide) pendant le temps est précisément . Dans le cas où et sont nuls tous deux dans un système, ils sont nuls dans tous les systèmes ; les deux événements sont en coïncidence absolue.

3o COUPLES DANS LE TEMPS. — Lorsque l’invariant est positif, la distance spatiale est, dans tous les systèmes de référence, plus courte que le trajet de la lumière pendant la durée écoulée entre les deux événements. Le calcul montre que l’ordre de succession des deux événements considérés a un sens bien déterminé. On ne peut jamais les rendre simultanés, c’est-à-dire trouver un système de référence pour lequel ils soient en coïncidence dans le temps ; mais on peut les amener en coïncidence dans l’espace, et la durée qui les sépare est minimum dans le système pour lequel ils coïncident dans l’espace.

Deux événements pour lesquels est positif forment un couple dans le temps. Ils peuvent être unis par un lien de causalité ; ils peuvent aussi, bien entendu, être indépendants, mais toujours le premier événement a pu être annoncé au lieu où le second va se produire, puisque la distance spatiale qui les sépare est, dans tous les systèmes, plus courte que le trajet que parcourt, dans le temps , un signal lumineux ou électromagnétique.

L’invariant est donc positif ou négatif suivant qu’un des événements peut ou non influer sur l’autre ; il indique la « possibilité d’influence ou d’action » d’un des événements sur l’autre (M. P. Langevin).