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chapitre IX. — dynamique de la relativité.

Toute forme d’énergie possède de l’inertie ; la masse de l’énergie est (masse maupertuisienne ou capacité d’impulsion).

Toute masse représente une énergie totale

43. Quelques conséquences de l’inertie de l’énergie (P. Langevin).

1o Variation de la température. — Une masse d’eau, par exemple, égale à 1g à la température de 0°, aura à 100° une inertie plus grande. La différence s’obtient en divisant l’énergie 4,19.109 ergs (100 calories) par 9.1020. On trouve 3.10−12 gr., accroissement d’ailleurs insensible.

Malgré la petitesse de l’effet, cet exemple montre que la notion de masse cesse de se confondre avec celle de quantité de matière. Deux masses d’eau égales, prises l’une à 100°, l’autre à 0°, ne contiennent pas la même quantité de matière, puisqu’elles cessent d’être égales quand on les ramène toutes deux à la même température. Deux quantités d’eau contenant le même nombre de molécules n’ont la même masse que si elles sont prises à la même température.

2o Réactions chimiques. — La masse d’un composé n’est rigoureusement égale à la somme des masses des composants. Par exemple, lorsque 2g d’hydrogène s’unissent à 16g d’oxygène, il se dégage 2,87.1012 ergs ; on n’obtient pas 18g d’eau, mais 3,2.10-6 milligr. en moins.

3o Transformations radioactives. — Dans les transformations radioactives, l’énergie libérée est considérablement plus grande que l’énergie mise en jeu dans les réactions chimiques. Par exemple, la transformation complète d’un gramme de radium en hélium et en radium-D libère 1,1.1017 ergs ; il doit en résulter une perte de masse égale à 0mg,12 ; ce n’est d’ailleurs qu’une étape des transformations qui partent de l’uranium pour aboutir à un plomb ; la masse globale de l’hélium et du plomb engendrés par