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CHAPITRE II.

LA RECHERCHE DU MOUVEMENT ABSOLU.


Si, par des expériences mécaniques à l’intérieur d’un système clos, il est impossible de révéler un mouvement de translation uniforme de ce système, il en est autrement lorsque le système n’est plus clos, lorsque l’observateur peut se mettre en relation avec un milieu extérieur. Il devient alors possible de mettre en évidence et de mesurer la vitesse par rapport au milieu extérieur.

Précisément, pour expliquer la propagation des ondes électromagnétiques, les physiciens avaient supposé l’existence d’un milieu doué de propriétés quasi matérielles, l’éther, remplissant tout l’espace, et pénétrant la matière. On devait donc espérer, par des expériences électromagnétiques ou optiques, révéler un mouvement de translation par rapport à l’éther. L’éther s’identifiant en quelque sorte avec l’espace, on a appelé ce mouvement le mouvement absolu.

6. L’expérience de Fizeau « entraînement des ondes lumineuses par la matière ».

Tout d’abord, une question se pose : l’éther ne serait-il pas entraîné par la matière en mouvement ? s’il en était ainsi, et si l’entraînement était total, il serait impossible de déterminer le mouvement absolu.

Fresnel a déduit de l’aberration de la lumière, par application de la théorie mécanique de la lumière, que l’éther devait être entraîné partiellement : soient l’indice de réfraction d’un corps transparent, la vitesse de ce corps ; l’éther doit être entraîné