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Page:Becquerel - Le Principe de relativité et la théorie de la gravitation, 1922.djvu/352

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deuxième partie. — la relativité généralisée.

pour rendre compte de l’existence des électrons et de la matière, alors que le champ de gravitation et les forces maxwelliennes ne suffisaient pas. « Le potentiel électromagnétique a en lui quelque chose de fondamental qui disparaît quand nous en prenons le rotationnel pour obtenir la force électromagnétique observable » (Eddington).

Mais, dans le calcul qui vient d’être fait, il y a une hypothèse bien douteuse : la structure est supposée continue. Nous ne pensons pas que ce soit exact, car l’expérience a révélé une loi de discontinuité étrange, la loi des quanta : on ne voit pas comment la faire intervenir dans la théorie ; elle est peut-être même tout à fait en dehors du domaine de la théorie de la relativité. Où est la discontinuité ? Intervient-elle dans la constitution de l’électron ? Ce sont des questions auxquelles nous ne pouvons répondre aujourd’hui. Toujours est-il que les lois du continu ne doivent pas être applicables à l’électron. Peut-être cependant les considérations qui précèdent sur la densité de la substance contiennent-elles une part de vérité en décrivant une structure moyenne dans un domaine de dimensions comparables aux dimensions qu’on attribue à l’électron, et qui est pour nous un domaine extrêmement petit.


CONCLUSIONS GÉNÉRALES.

La loi de la gravitation est maintenant connue : elle englobe toute la dynamique et bouleverse les anciennes conceptions. Jusqu’à la découverte d’Einstein, non seulement on ignorait la loi exacte, mais on était bien loin de soupçonner la véritable nature du champ de gravitation : on est certain aujourd’hui que ce champ est la manifestation du caractère non euclidien de la structure géométrique de l’Univers.

L’Univers est caractérisé, en chaque point-événement, par ses propriétés géométriques, liées à la présence ou au voisinage de la matière. L’espace n’est ni un vide amorphe, ni l’éther quasi matériel de l’ancienne physique, et il ne doit pas être infini.

Le temps est l’aspect d’une des dimensions de la multiplicité quadridimensionnelle qui constitue l’Univers ; il reste quelque