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chapitre II. — la recherche du mouvement absolu.

des franges de part et d’autre de la position qu’elles occuperaient si la Terre était immobile, il suffit de diviser chacune des différences par la période de la lumière employée. Le déplacement total dans la rotation est le double de chacun de ces deux déplacements :

(6-2)

L’expérience, faite par Michelson (1881), a été répétée par Michelson et Morley (1887), puis par Morley et Miller (1904-1905) dans des conditions d’extrême précision : par des réflexions successives, le trajet de la lumière entre la lame et les miroirs avait été porté à 22m. La vitesse de la Terre par rapport au milieu devant, au moins une fois dans le cours de l’année, atteindre ou dépasser 30 km : sec, le déplacement des franges, avec la lumière du sodium, devait à ce moment atteindre ou dépasser 3/4 de la distance séparant deux franges consécutives.

La précision des mesures était environ du centième de frange.

On n’a jamais obtenu aucun déplacement des franges, à aucune époque de l’année. Tout se passe comme si la Terre était immobile.

Le désaccord entre l’expérience et la théorie est brutal. Nos raisonnements sont cependant exacts, si l’on admet les notions habituelles d’espace et de temps, et les lois ordinaires de la mécanique. Ces lois ne sont donc pas valables pour les phénomènes optiques[1] ; il faut renoncer à toute tentative de fonder sur la mécanique classique une théorie des phénomènes optiques et électromagnétiques.

8. La contraction de Fitzgerald-Lorentz.

Fitzgerald et Lorentz ont, indépendamment l’un de l’autre, émis une hypothèse qui rend compte du résultat négatif de l’expérience de Michelson.

  1. D’autres expériences, dans le domaine de l’électromagnétisme, destinées à révéler le mouvement absolu, ont également conduit à des résultats complètement négatifs.