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première partie. — la relativité restreinte.

Cette expérience nous apprend que la lumière met le même temps à parcourir (aller et retour) les deux bras de l’appareil, quelle que soit l’orientation. Pour égaliser rigoureusement les temps (2-2) et (3-2), il suffit de supposer que le bras dirigé dans la direction de la vitesse s’est contracté, et que sa longueur est devenue L’hypothèse est donc la suivante :

Pour tous les corps, les dimensions linéaires parallèles au mouvement dans l’éther subissent un raccourcissement, dû uniquement à ce mouvement, dans le rapport Les dimensions perpendiculaires à la vitesse absolue ne sont pas altérées.

Pour une vitesse de 30 km : sec, la contraction serait très faible (5µµ par mètre), mais elle deviendrait considérable aux très grandes vitesses, et pour tous les objets seraient réduits à deux dimensions. L’observateur ne s’apercevrait jamais de la contraction, car tous les instruments de mesure la subiraient, et il la subirait lui-même. Il serait impossible de mettre en évidence le mouvement absolu.

9. Le point de vue de Lorentz.

Lorentz, dans l’hypothèse de la contraction de la matière, a cherché à sauvegarder les bases de la mécanique classique et la notion de temps absolu dont elle dérive. La contraction serait une contraction réelle produite par le mouvement absolu dans l’éther, elle serait la même pour toute matière.

Effectivement, MM. Morley et Miller ont constaté que si l’on remplace la dalle en pierre, sur laquelle était fixé l’appareil, par une dalle en bois, le résultat de l’expérience interférentielle est toujours négatif.

Mais comment admettre que la contraction, si elle est réelle, soit la même pour tous les corps, c’est-à-dire soit indépendante de la substance, quelle que soit la rigidité de celle-ci ? se produit-elle