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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/126

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MA FEMME

la façon que vous savez, il m’était bien venu à la pensée de me dire : « Aurait-elle un amant ? » Mais j’avais été obligé aussitôt de convenir qu’elle ne pouvait en avoir, à moins qu’elle ne donnât ses rendez-vous dans notre appartement, chez sa mère ou chez Mme de Blangy. Les trois suppositions étaient inadmissibles.

Arrivée sur la place de la Madeleine, Paule se dirigea vers l’église ; elle en franchit la grille et gravit les marches. « Que signifie cela ? me dis-je ; elle fait ses dévotions dans la semaine maintenant, elle qui, le dimanche, ne songe même pas à la messe. »

J’ajoutai bientôt : « Est-ce à cette piété que je dois attribuer mes tourments ? Aurait-on infligé à ma femme une pénitence qu’elle me fait partager ? Serions-nous tous deux victimes d’un de ces vœux prononcés dans un moment d’égarement ? Oh ! alors, j’ai de l’espoir ; on ne prononce plus de vœux éternels, celui-là ne peut être que temporaire. »

Au même instant, je fis un bond et je m’élançai dans la direction du marché de la Madeleine. Une nouvelle réflexion venait de me frapper : Paule était tout simplement entrée dans l’église pour dépister les personnes qui