Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
MA FEMME

ment respiré les aromes qui s’en échappaient. J’en avais rêvé ; ce que c’est que l’imagination !

On aurait pu croire, en vérité, que la comtesse devinait toutes mes pensées.

— Vous admirez mon peplum, dit-elle, tout à coup ; vous avez raison. C’est un délicieux vêtement, lorsqu’on reste chez soi.

Elle s’était levée, avait pris le peplum et le mettait pardessus ses vêtements.

— Voyez comme il me va bien, continua-t-elle ; malgré son ampleur il dessine admirablement la poitrine et les épaules ; et les plis, comme ils retombent avec grâce ! Paule est folle de ce vêtement, vous devriez lui en commander un semblable. Je lui aurais bien offert celui-ci ; malheureusement nous ne sommes pas de la même taille.

Et comme j’approuvais de la tête, sans parler, elle s’écria :

— Mais vous êtes devenu muet. J’ai beau me mettre en frais de coquetteries, vous ne daignez pas desserrer les dents. Qu’avez-vous donc ? Ah ! J’y suis, reprit-elle, après une minute de réflexion. Dire que je n’avais pas pensé à cela plus tôt, Monsieur est furieux