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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/23

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MADEMOISELLE GIRAUD

— Tu as tort, tu tousseras ce soir, je t’en avertis.

— Eh bien ! je tousserai.

— Voyons, mon enfant, sois raisonnable, écoute-moi ; c’est pour ton bien que je parle.

La jeune fille, au lieu de répondre, se contenta de faire un imperceptible mouvement d’épaules. Le père allait sans doute insister de nouveau, lorsque sa femme lui dit :

— Elle n’en fera qu’à sa tête : renonce à la convaincre, tu y perdrais ta peine.

« Eh bien, pensai-je, il paraît que la nommée Paule jouit d’un joli caractère. L’homme qui l’épousera sera un heureux mortel. Et dire qu’elle à peut-être fait partie autrefois du fameux défilé, qu’on me l’a présentée comme un modèle de toutes les perfections. Voyons si je la reconnaîtrai. »

J’avançai mon fauteuil, car la taille élevée du père me cachait en grande partie la fille.

Je restai ébloui.

Cependant, j’en avais vu de bien jolies, autrefois, du temps de la procession !

Celle-là surpassait les plus belles.

Ah ! mon pauvre ami, jamais je ne l’oublierai. J’ai beau