Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
MADEMOISELLE GIRAUD

— Quel genre d’éducation préférez-vous ?

— Celle qu’on reçoit auprès de sa mère, dans sa famille.

— Il n’est pas toujours facile à une mère de bien élever sa fille.

— Qu’elle l’élève mal alors ; mais qu’elle l’élève : à défaut d’instruction, elle lui donnera, au moins, des sentiments d’honnêteté.

— Vous n’admettez même pas la pension ?

— J’admets les petites pensions d’une quarantaine d’élèves tout au plus.

— Pourquoi ?

— Parce qu’on peut exercer sur les élèves une surveillance plus active, plus maternelle en quelque sorte. Ce que je reproche aux couvents, ce n’est pas l’éducation religieuse qu’on y reçoit. (Dieu m’en garde ! je serais désolée d’être un esprit fort.) C’est de s’ouvrir à trois cents, quatre cents jeunes filles de tout âge et de toute condition. Les petites sont séparées des grandes, me dira-t-on. D’abord ce n’est pas entièrement exact ; il leur arrive, dans maintes circonstances, de se réunir et de communiquer entre elles. Ensuite, qu’appelez-vous les grandes et les petites ? Celles qui ont de dix à treize ans