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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/259

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MADEMOISELLE GIRAUD

je ne tardai pas à traiter de mon passage pour Gibraltar, avec le patron d’une balancelle.

Au soleil levant, nous mîmes à la voile : je m’enveloppai d’un manteau, je m’étendis à l’arrière, près du gouvernail, et je pus enfin me reposer de mes fatigues.

Le temps nous favorisa, nous eûmes une traversée des moins accidentées et des plus courtes.

En arrivant à Gibraltar, j’appris que l’Oasis, entré dans le port depuis la veille, n’était pas reparti et je me mis immédiatement à la recherche du commandant de ce vapeur, la capitaine Raoul, un charmant homme, que Paule et moi, avions eu, plusieurs fois, pour voisin de table, à l’hôtel de la Paix.

Il était à son bord : je le rejoignis.

Il entama l’entretien comme l’avait entamé l’employé de la marine.

— Quoi ! vous ici, s’écria-t-il, dès qu’il m’eut reconnu.

— Sans doute, répliquai-je, n’est-il pas naturel que je rejoigne ma femme ? j’ai manqué le départ de l’Oasis : elle a dû s’en rendre compte et vous le dire.

— Non, ma foi ! Elle m’a dit, au contraire, que vous aviez préféré vous rendre par terre à Nemours ; quant à