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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/44

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MA FEMME

Vous ne ressemblez ni à l’un ni à l’autre, et vous ne devez prétendre qu’à de jolies petites affections. Sous ce rapport, vous êtes le mari qui convient à mon amie Paule.

— Comment l’entendez-vous ? demandai-je.

— Je l’entends à ma manière. Veuillez l’entendre à la vôtre.

— Vous voulez sans doute dire, insistai-je, qu’entre mari et femme il n’est pas nécessaire de s’aimer follement.

— Je ne veux rien dire. Reprenons l’examen ; il s’agit maintenant du moral. Me promettez-vous de me répondre franchement ? Songez qu’il s’agit de l’avenir de mon amie et du vôtre.

— Je promets de dire la vérité et rien que la vérité.

— Êtiez-vous un bon élève au collège ?

— Excellent ; j’ai toujours remporté tous les prix de ma classe.

— Vous faisiez partie alors de ce qu’on appelle les piocheurs ?

— Mon Dieu ! oui, madame, je l’avoue.

— Et vos classes terminées, vous avez sans doute mené à Paris la vie de garçon ?