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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/52

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MA FEMME

moi-même, me disais-je, savoir qui a raison, de M. d’Arnoux, un homme respectable, presque un vieillard, ou de Mme de Blangy, une écervelée. Si Mlle Giraud me paraît avoir des défauts dangereux pour mon repos, il sera toujours temps de renoncer à mes projets. »

Raisonnement des plus absurdes : l’homme épris, comme je commençais à l’être, n’aperçoit aucun défaut ; si, par impossible, ils lui sautent aux yeux, il les pallie, et s’il n’y a pas moyen de les pallier, il… en fait des vertus.

Trois jours après ma rencontre à l’Opéra. je faisais mon entrée dans l’appartement occupé par la famille Giraud, dans la même rue que Mme de Blangy.

Je passerai sous silence les détails de cette première visite et de celles qui suivirent. M. Giraud m’accueillit dès les premiers jours avec une grande cordialité. Ses manières franches et ouvertes semblaient dire : Avant de vous recevoir dans ma maison, j’ai pris des renseignements sur votre compte et ils sont excellents. Je suis ravi que vous songiez à ma fille, tâchez de lui plaire, et je donne à votre union avec elle mon consentement le plus empressé. Mme Giraud se montra d’abord plus réservée, Peut-être ne partageait-elle pas les espérances que son