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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/54

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MA FEMME

Bref, six semaines après ma présentation dans la famille Giraud, M. d’Arnoux se chargea de demander officiellement pour moi la main de Mlle Paule.

Le père ne put cacher sa joie, la mère m’embrassa en pleurant, et la fille, consultée, répondit qu’elle ferait ce que désirerait sa famille.

Quant à Mme de Blangy, que j’avais rencontrée presque chaque jour chez les Giraud, mais qui n’avait jamais fait aucune allusion à notre long entretien, elle profita d’un moment où nous nous trouvâmes seuls, le soir de la demande en mariage, pour me dire :

— Décidément, cher monsieur, vous êtes un imbécile !

Loin de me fâcher de cette impertinente boutade, je m’empressai d’en rire, car je traduisis ainsi les paroles de la comtesse : J’enrage de vous voir épouser mon amie, elle va m’échapper, et je ne saurai que faire de mon temps et de mon affection.

Accepté officiellement, il ne s’agissait plus que d’attendre les quelques jours nécessaires aux formalités légales.

Vous rendez-vous compte ; mon cher ami, de la situation où je me trouve. Je ne prétends pas qu’elle soit bien